mardi 18 octobre 2011

Le premier des tamias rayés

Il y a très longtemps, quand le monde était encore jeune, les humains ont commencé à chasser les animaux avec des arcs et des flèches. Les animaux avaient très peur des humains. Mais un jour, un petit écureuil roux est devenu l’ami d’un garçon.

C’était pendant un hiver très froid et très venteux. Le pauvre écureuil avait mangé toutes ses provisions de graines et de noix. Il fouillait partout, mais il ne trouvait plus rien à manger. Il avait très faim. Quand le garçon l’a vu, il lui a lancé une noix.

À partir de ce jour-là, le garçon et l’écureuil sont devenus les meilleurs amis du monde. Ils se voyaient tous les jours. Le printemps a suivi puis l’été.

Un matin, le garçon n’est pas sorti de son wigwam. Il était malade. L’écureuil était bien triste. En plus, toute la famille du garçon était malade et tous les gens du village aussi.
L’écureuil a donc rassemblé tous les animaux de la forêt. Tout le monde y était. Le porc-épic, le renard, le castor, la belette et la moufette. Même l’ours, ce grand grognon, s’était déplacé.

L’écureuil leur a dit : «Les humains sont malades. Il faut les aider.»

Les animaux ont crié et protesté. À travers leurs voix, on entendait le grognement furieux de l’ours : Comment oses-tu demander de l’aide pour ces chasseurs ?

L’écureuil n’a pas eu le temps de répondre. L’ours l’a pris dans ses énormes pattes et a serré très fort. L’écureuil a mordu la grosse patte. Surpris, l’ours a lâché prise. L’écureuil s’est sauvé mais l’ours a quand même réussi à enfoncer ses griffes dans le dos de l’écureuil.

L’écureuil a couru, couru. Ses blessures lui faisaient tellement mal au dos. Il croyait qu’il allait mourir. Soudain, il a entendu la voix du Manitou, le Grand Esprit de la forêt du nord : «Tu as été fidèle en amitié. Maintenant, tu vas dire aux humains comment se soigner. Dis-leur de préparer ce remède : faire bouillir ensemble de la gomme de sapin, d’épinette et de pruche avec des morceaux d’écorce d’orme. Quand ils boiront ce breuvage, ils seront guéris. Pour ce qui est de tes blessures, elles vont se cicatriser. Mais elles vont laisser cinq traces noires sur ton dos. Ces rayures seront des marques de courage pour ceux de ta race. Tes enfants et leurs enfants les porteront sur leur dos. Tu n’es plus un écureuil maintenant. Tu es un tamia.»



Les humains ont écouté les conseils de l’écureuil et ont pris le remède. Et ils n’ont plus été malades. Et c’est depuis ce jour-là, que lorsqu’ils se promènent dans la forêt, les garçons et les filles n’oublient jamais d’apporter quelques noix que les tamias rayés se font un régal de venir cherche au creux de leur main.






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