Les cadeaux de l'hiver

J'aime les couleurs de l'hiver : les teintes de bleu et de gris du ciel le jour... les teintes de rose et de mauve du lever et du coucer du soleil...  le blanc au sol, le brun des arbres nus... le rouge du cardinal dans les cèdres d'un teint de vert si profond...

J'aime regarder la forêt à l'hiver.  Je peux y voir tellement plus profond qu'à l'été lorsque les arbres s'habillent de toutes leurs feuilles.  J'aime les arbres nus, j'ai l'impression de les voir totalement.

Cette habileté à voir totalement en hiver est si présente dans ma vie.  À l'hiver, nous ralentissons.  Nous suivons le rythme de la Terre et nous nous reposons.  Il y a moins de distractions qui amènent notre focus loin de ce qui est précieux à notre coeur.  Nous pouvons voir totalement dans la profondeur de notre âme.

Ce n'est pas toujours confortable de voir ainsi.  Après l'achalandage des Fêtes, tout s'arrête.  Il n'y a plus de distractions pour éloigner mes pensées du travail personnel que je dois accomplir, dans mon propre cheminement, pour grandir, pour évoluer.  Bien sûr, il y a aussi évolution quand on est très occupé, mais lorsque j'ai enfoui des émotions que je devrais examiner, j'ai plutôt tendance à éviter et nier aussi longtemps que je peux, en me gardant bien occupée.  Mais maintenant, en ce temps hivernal, tout est silencieux et il m'est impossible de ne plus entendre les petits chuchottements de mon coeur.  Alors j'écoute et je laisse la vérité éclore en douceur en tentant de comprendre ce qu'elle veut me dire.  Je permets à ce ressenti d'être, je continue de cheminer et d'avancer à ses côtés, vers la Lumière et j'apprends.  J'apprends à permettre ce ressenti, même s'il me semble désagréable, le laisser monter, le reconnaître et même lui souhaiter la bienvenue, le célébrer et apprendre avec lui.

Un pas à la fois, avec confiance... La confiance de savoir que suivre son coeur est le bon chemin.

En permettant ce ressenti d'être, sans distractions, je chemine.  Je grandis.

C'est notre cadeau de l'hiver.

Merci.

Ce texte m'est inspiré de The winter of our Discontent de Anne O - Shine